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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 16:47

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Le passé. « Je m’appelle Maria. J’ai vingt-cinq ans. Mon patron s’appelle Jimmy – Jimmy Liu pour être précise. Il est canadien d’origine chinoise. Et il a de l’argent. Beaucoup d’argent (…).

Jimmy Liu est marchand. Marchand d’armes. Je veux dire de vraies armes : armes d’artilleries, obus de mortier, Stinger, mais aussi des M22, des kalachnikovs chinoises. »

Le présent. Aujourd’hui, Maria a 39 ans et « cherche un aspirateur à main » histoire d’effacer les dernières traces du passé et d’aspirer à une vie plus sereine, entourée d’un époux et d’une petite fille, dans une maison paisible et confortable.

Mais – vous l’avez bien compris – difficile de tourner la page. Dans ce milieu de trafiquants d’armes, régi par un terrifiant code de l’honneur, la traque est perpétuelle, impitoyable, barbare.


Féminin et violent

Pendant des années, Eva Maria a parcouru le monde pour rencontrer des chefs de guerre monstrueux, pour livrer des armes dans des régions en guerre. Elle a tout vu, tout affronté. Mais au retour d’une mission, sa mauvaise conscience l’invite à raccrocher et à tirer un trait sur ces dix années de folie.

Eva Maria Staal – c’est du moins le pseudonyme qu’elle s’est choisi pour des raisons de sécurité – nous offre avec « Trafiquante » un polar tranchant, efficace, qui tire son originalité de ses aspects très féminins sans édulcorer en rien la violence de cet univers secret dont elle lève un peu le voile.

L’écriture, tendue, est au service d’une intrigue qui, au-delà du simple bon divertissement, offre une réflexion intéressante sur le manichéisme, sur la frontière parfois floue entre le bien et le mal.


Olivier QUELIER.


« Trafiquante » d’Eva Maria Staal. Editions du Masque, 284 p. 19, 50€.

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 19:12

Depuis quatre ans, la collection Polars en Nord a permis à plusieurs auteurs nordistes prometteurs de se faire connaître. La dernière révélation en date s’appelle Philippe Govart. Son premier roman, « Bondues sans confession », vision décapante de la campagne présidentielle dans le Nord, recèle un vrai talent d’écrivain.

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Alors qu’elle va mourir, la belle Auloniade demande une ultime faveur à son ancien amant, le photographe Rainer Cloos : espionner et tuer un nommé Fabrice Silure, conseiller municipal de Bondues, dans la périphérie de Lille. Cloos refuse, mais curieux et intrigué il décide de surveiller l’homme en question. Un soir, il assiste impuissant au meurtre de Silure, poignardé par un inconnu.

 

Rainer Cloos comprend qu’il a été manipulé. Sa femme le quitte, Auloniade a disparu, des pans entiers du monde oisif et cynique dans lequel il évolue s’écroulent autour de lui. Alors que les journaux annoncent que Silure serait mort d’une longue maladie, la police enquête et le piège se resserre autour d’un Rainer Cloos amer qui va devoir se remettre en question pour découvrir la vérité.

 

Après Léo Lapointe, Chris Debien, Maxime Gillio ou Michel Vigneron, Philippe Govart est la nouvelle révélation de la collection Polars en Nord.

 

Observateur amusé des coulisses de la vie politique nordiste, il a choisi la campagne présidentielle de 2007 comme cadre de son premier roman. « Bondues sans confession » est l’histoire d’une rédemption. De meetings politiques en rendez-vous maçonniques, de beuveries philosophiques en discussions musclées, il suit avec humour les péripéties de son héros, personnage antipathique et sûr de lui qui va devoir se remettre en question pour sauver sa peau.

 

« Bondues sans confession » de Philippe Govart, éditions Ravet-Anceau, 288p. 11€.

 

Le site des éditions Ravet-Anceau est ICI.

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 15:24

Suivez le parfum sauvage et mystérieux de la reine du désert. « Le Royaume des sables » (Jigal) dévoile une fragrance subtile et capiteuse signée Pierre Boussel. Des aventures enivrantes, entre feuilleton populaire à l’eau de rose et fable politique aux remugles moins parfumés. Un jeu d’artifices et de faux semblants, un roman-mirage qui cache de jolies oasis de poésie minérale et d’analyses du monde comme il va.

 

« Qui était ce Kashang  qui maîtrisait les subtilités de la langue française ? Pourquoi une arme ? Où se trouvait le camion militaire de ravitaillement ? Pourquoi la coque du navire photographiée par Ravanel semblait-elle soufflée par un impact de bombe ? »


Ça fait beaucoup de questions pour la pauvre Jeanne. Ça la change de son institut de beauté, de sa banlieue, de ses caïds et de ses petites frappes. Embarquée en un souffle pour un tournage publicitaire dans la région du Thalifet, elle va très vite devenir bien plus qu’un enjeu de politique intérieure ou un otage aux mains de groupes rebelles. Retenue prisonnière dans le désert, Jeanne devient en France l’égérie de la campagne pour un nouveau parfum, La Rose des sables.


Elle n’en est pas seulement l’égérie, d’ailleurs : elle incarne la Rose des sables, mélange de courage et de sensualité, une femme nouvelle et libre dont l’audace n’a d’égale que la naïveté.


Elle rencontre au Thalifet l’énigmatique et séduisant Al Hassan, Prince du Désert. Mais qui est-il vraiment ? Un véritable seigneur décidé à défendre son royaume coûte que coûte, dût-il pour cela s’acoquiner avec des terroristes, même médiocres, ou le chef manipulateur de dangereux rebelles prêts à faire vaciller le précaire équilibre du monde ? Mystère encore. Tout comme le rôle du père de Jeanne : modeste plombier roulant en 2CV ou agent travaillant sous couverture ?


Pierre Boussel a écrit un captivant récit d’aventures, romanesque et exotique à souhait. Mais avec ce journaliste, qui vit et travaille à Tanger (d’où il commente chaque jour l’actualité du Proche-Orient) il faut s’attendre à trouver davantage : une subtile entreprise de décryptage de notre société face à divers enjeux (diplomatie, célébrité, terrorisme...).


Le côté feuilletonesque du livre accentue encore les incohérences d’un monde où s’opposent les mirages de l’Occident et les mystères de l’Orient. A moins que ce ne soit l’inverse…


Pierre Boussel trousse son récit d’un style rapide et efficace, qui ne s’embarrasse guère de fioritures mais dessine d’un trait élégant le monde minéral : « L’aurore fragmenta le ciel… »

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