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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 18:14

« Une Seconde Chance » (Plon) pose une question simple : « Est-il possible qu'un garçon de 15 ans tombe raide amoureux d'une fille née au début du XVIIe siècle ? » Pour Cauvin, la réponse est évidente : « Oui ».

Intrigue rythmée, personnages attachants, gouaille, humour et mystère… « Une Seconde Chance » prouve de belle manière que Patrick Cauvin reste un conteur hors pair. Démonstration.

 

Une chronique d’Olivier Quelier

 

Cauvin-C-adulte.jpgMusée du Louvre. Une salle consacrée à l’école flamande. Au fond, le portrait d’une fille portant un corsage de velours noir et une fraise blanche. Zéphyrin, en sortie scolaire, est happé par son regard, par ce sourire qu’elle a dans les yeux.

 

Soudain, Zéphyrin éprouve une sensation de chaleur : son bras est en sang… Le garçon  tombe à terre, évanoui.

 

« Si tout s’arrêtait là, qu’est-ce qu’on dirait ? Que c’est l’histoire d’un mec qui chope un coup de foudre mégagéant pour une fille qui est morte depuis quatre siècles ? Rien de bien extraordinaire, mais tout ne s’arrête pas là ».

 

Tout commence au contraire. Tout commence et le lecteur jubile, car Patrick Cauvin est aux commandes. Cauvin… Quarante ans d’écriture (il a signé ses premiers livres de son nom, Claude Klotz) et toujours la même fantaisie, la même fraîcheur. Eternel adolescent amoureux, plein de drôlerie et de pudeur. Cette « Seconde Chance » est une récréation jubilatoire pour le lecteur, le fruit d’un plaisir jamais démenti pour l’auteur.


C’est qu’il nous en a raconté des histoires, Cauvin… Depuis 1974 et « L’Amour aveugle », il nous a fait rire, pleurer, voyager de par le monde, dans le passé, dans le futur… Avec toujours ce style inimitable de fausse nonchalance et d’efficacité absolue dans l’humour et le mystère, dans la tendresse ou la violence.

 

Elizabeth… ou Laurence

 

« Une Seconde Chance », fable fantaisiste, peut se lire comme le condensé de bon nombre de ses romans. Zéphyrin, un adolescent de 15 ans, tient son journal intime, comme le gamin de « Tout ce que Joseph écrivit cette année-là ». « Firin » vit avec sa mère à Montmartre. Maman est prof de lettres, obsédée par sa ligne et pose plus de questions qu’un flic. Des relations mère-fils qui ne sont pas sans rappeler « Povchéri ».

 

Comme dans « Déclic », le précédent Cauvin, le mystère plane. D’abord l’incident. Zéphyrin a reçu un coup de couteau. Mais de qui ? Ni le pull ni le blouson de l’ado ne portent de traces de déchirures… Pour tenter d’en savoir davantage, Zef retourne au Louvre. Le tableau a disparu, prêté pour une exposition à Angers. Via internet, il découvre que la toile, représentant Elisabeth D., est l’œuvre d’un certain Jacob van de Johnen, peintre hollandais du XVIIe siècle.

 

L’enquête de l’adolescent s’avère difficile. Jusqu’à ce qu’il rencontre la jeune fille du tableau… Elle ne s’appelle pas Elisabeth, mais Laurence. Son père, antiquaire, possède un tableau du même van de Johnen qui représente… Zéphyrin.

 

Depuis « Laura Brams », Cauvin n’en a donc pas terminé avec la réincarnation… Mais est-ce vraiment le sujet ? Le lecteur devra dévorer le roman jusqu’aux dernières pages pour tout comprendre, en un superbe final.

 

Patrick Cauvin n’a rien perdu de sa jeunesse d’esprit et de son talent de conteur. Tout juste peut-on regretter les prénoms un peu datés : quel ado de 15 ans a encore pour amies Françoise et Mauricette ? Qu’importe, l’intrigue est savoureuse, et belle l’histoire d’amour. Car, comme aux plus belles pages d’« E=mc2, mon amour », Laurence et Zéphyrin vont se découvrir et s’aimer. La vie leur offre une seconde chance : ils sont bien décidés à ne pas la manquer.

 

L’EXTRAIT

« On est rentrés chez nous en taxi. Ça ne nous arrivait jamais, d’habitude c’était métro er marche à pied. Jocelyne n’arrêtait pas de me demander si ça allait et je lui répondais sans faire trop attention à ce que je disais parce qu’au milieu de tous ces événements, il y avait un visage qui surnageait et que je pouvais voir au-dessus des rives de la Seine que nous traversions, au-dessus des maisons qui défilaient derrière les vitres de la voiture, au-delà des nuages qui recouvraient Paris et qui n’allaient pas tarder à éclater en pluie, ce visage c’était celui de la fille aux yeux de rire, la fille du tableau. »

 

« Une Seconde Chance » de Patrick Cauvin, éditions Plon, 221p. 16,90€.

 

Le roman est également publié en version jeunesse avec une couverture différente.


cauvin1--DR-.jpg

Photo © DR

PARTICIPEZ

Afin de préparer une interview de Patrick Cauvin, « book.emissaire » vous propose de mener cet entretien à partir de VOS questions. Vous avez lu « Une Seconde Chance », un ou plusieurs autres romans de Cauvin ? Vous désirez en savoir plus sur ses projets, son travail… Envoyez vos questions (deux par personne au maximum) soit par la case « contact » de ce blog, soit directement à l’adresse suivante : olivier.quelier@gmail.com.

Vous serez ensuite avertis de la mise en ligne de l’interview. Plus un instant à perdre ! J’attends vos questions.

Enfin, sachez qu’il existe désormais une page « fan de Patrick Cauvin » sur Facebook. En voici le LIEN.

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commentaires

J
<br /> j'ai beaucoup aimé ce début de phrase " c’était celui de la fille aux yeux de rire "<br /> il y a des choses qui incite à faire les choses.... C'est le genre de phrase qui incite à lire les pages d'où elle est extraite...<br /> <br /> <br />
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