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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 18:45

Vif, charnel, « Le système Victoria » d’Eric Reinhardt est une réflexion ardente sur le pouvoir.

 

Une chronique de Frédérique Bréhaut.

 

portrait-eric-reinhardt-2007-visuel-a182a.jpgDavid est un homme pressé. Il cueille les adultères sans lendemain au hasard des rencontres, croque le fruit et passe à un autre chapitre. Marié, père de deux petites filles, il orchestre la construction de la plus haute tour de Paris et balaie les histoires sentimentales avec une égale assurance.

 

Pourtant, Victoria de Winter, croisée dans un centre commercial, sera sa faille. Fasciné par cette femme à la beauté opulente, il ne soupçonne pas en cette belle plante une espèce carnivore. Toutes les constructions mentales de David, architecte frustré devenu chef de chantier, vacillent devant cette puissante DRH d’un groupe international, si affolante dans ses tailleurs stricts, si électrisante dans sa liberté.

 

Commence alors une histoire torride. Entre deux avions, Victoria invite David à la rejoindre dans des hôtels luxueux, l’entraîne dans un jeu qui repousse au loin les limites ordinaires de ses incartades. Victoria, cynique et joueuse, symbole du libéralisme effréné, et David idéaliste de gauche mis sous pression pour achever la tour dans les délais, n’ont a priori rien à partager hormis leurs étreintes frénétiques.

 

Déesse de l’ultralibéralisme

 

Redoutable manipulatrice, la déesse de l’ultralibéralisme a conçu un système fait de cloisons étanches, de vies parallèles dans lesquelles David est assigné à un rôle. Face à la liberté débridée dont jouit Victoria, il reste empêtré dans ses principes au point de renoncer à la révolte.

 

Pourtant, au-delà des jeux de pouvoir, David et Victoria, à la poursuite du bonheur, se ressemblent comme l’envers et l’avers d’une même médaille, lui accaparé par son chantier, elle, à jongler avec des milliers d’emplois. Tous deux sont happés par le même tourbillon, pris de la même frénésie. Leur vie est un mouvement perpétuel, une course à l’abîme qui ne supporte par le moindre espace libre.

 

Eric Reinhardt mène cette joute sociale et amoureuse avec la maîtrise perverse du fondeur qui glisse dans le métal en fusion une paille qui tôt ou tard le fera éclater. Ce roman vertigineux, érotique en diable, consume ses personnages et ne laisse aucun répit au lecteur.

 «Le système Victoria» d’Eric Reinhardt. Stock. 522 pages. 22,50€.

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commentaires

I
<br /> Wall Street a terminé en développée baisse lundi, l'enthousiasme primaire né de la cime européen des huit jours récente s'ombrant à côté de tous les investisseurs lequel est-ce qui se se<br /> renseigner<br /> maintenant d'ailleurs en raison de les formules d'aligner la crise du solde débiteur de la zone euro mais avec à elles usage.aires demeurent un accessoire de trading assez savouré de tous les<br /> traders spécifiques comme institutionnels.<br /> <br /> <br />
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