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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 17:13

exe_metayer.jpgL’essai de Guillaume Métayer est une enquête sur un point aveugle de l’histoire littéraire : Anatole France, symbole de la littérature de la IIIe République, couronné par le prix Nobel, et pourtant tombé dans l'oubli.

 

Avant d'être l'une des plus grandes voix du dreyfusisme et un compagnon de route du socialisme, Anatole France a surtout été considéré comme l'écrivain français par excellence, capable de fixer dans la littérature le prestige de la Nation, au long des décennies de doute culturel qui ont agité le pays entre la "débâcle" de 1870 et le dépassement du traumatisme national en 1918.

 

Cet ouvrage, qui s'appuie sur une étude circonstanciée de la réception d'Anatole France dans l'intelligentsia nationaliste de l'époque, pose un nouveau regard sur une œuvre qui marque un moment charnière de l'humanisme à la française.

 

Guillaume Métayer, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres classiques, est chercheur au Centre d'étude de la Langue et de la Littérature françaises des XVIIe et XVIIIe siècles (CNRS, Paris IV). Il est également traducteur littéraire du hongrois.

 

Extrait de la préface

 

Dans sa préface, Guillaume Métayer explique : « Par «nationalisme littéraire», nous entendons la mouvance de ces écrivains, critiques et publicistes qui, à partir de la Défaite de 1870 et jusqu’à la Grande Guerre et même après elle, ont, chaque jour davantage, cherché à mobiliser la fraction française de la République des Lettres dans la grande cause nationale de la Revanche. Ce sont des réactionnaires, des antidreyfusards, des adversaires, le plus souvent, du régime républicain. Leur mobilisation des forces intellectuelles, morales et littéraires de la nation est une figure de «l’engagement des intellectuels» qui a caractérisé la vie publique du temps.


Cette mouvance, chacun le sait, a été extrêmement active et influente tout au long de la IIIe République. Il eût été étrange qu’elle n’eût pas exprimé d’opinion sur l’œuvre et la pensée d’Anatole France, unanimement célébré alors, jusqu’au prix Nobel, comme le plus grand écrivain français de son temps. Notre thèse est la suivante : c’est dans cette réception nationaliste d’Anatole France que se cache sans doute l’un des puissants mobiles de l’oubli dont l’écrivain a été la victime depuis des décennies. »

 

« Anatole France et le nationalisme littéraire - Scepticisme et tradition » de Guillaume Métayer. Editions du Félin, 256 pages, 25€. Collection les marches du temps.

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